L’ubérisation des quartiers populaires

20-12-2022 | 3 mins
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Dans une étude consacrée aux travailleurs de plateformes (chauffeurs VTC, livreurs, etc.), le Compas (Centre d’observation et de mesure des politiques d’action sociale) relève la géographie de l’ubérisation des emplois dans les quartiers de France.

Description longue

L’analyse du Compas des lieux de résidence dans lesquels les livreurs et chauffeurs des plateformes résident, permet d’établir une géographie de « l’uberisation de l’économie » dans les quartiers en France.

Les travailleurs de plateformes sont en effet surreprésentés dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) : près de 24% des 179 000 livreurs en activité au 1er janvier 2022 y résident, alors que seul 5% des actifs occupés en France sont issus de ces mêmes quartiers. Cette part est légèrement inférieure pour les chauffeurs VTC, soit 19% parmi les 52 700 professionnels identifiés. Fait marquant, Hugo Botton, doctorant au Compas, relève que c’est dans les quartiers où les taux de chômage est le plus important que la prépondérance de ces emplois « de plateforme » est la plus forte.

Avec l’arrivée en France d’Uber en 2011 et Deliveroo en 2013, le nombre de travailleurs des plateformes a progressivement progressé avant de connaître une forte hausse en 2019. L’étude souligne ainsi qu’entre janvier 2019 et juin 2022, le nombre de livreurs est passé de 35 000 à 180 000. Sur cette même période, l’évolution du nombre de chauffeurs VTC est plus modérée, le nombre de chauffeurs étant passé de 33 000 à 53 000.

L’ubérisation des quartiers populaires