Coopérer pour mieux orienter : zoom sur les pratiques locales des acteurs du CEP

16-12-2019 | 4 mins
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Le Conseil en Évolution Professionnelle (CEP) a-t-il permis de renforcer les partenariats entre opérateurs. L’étude du Cereq révèle de fortes variations selon les régions.

Description longue

Le Conseil en Évolution Professionnelle (CEP), créé en 2014, a pour objectif de fournir un accompagnement personnalisé à tout actif, dans son projet d’évolution professionnelle.
Dans le cadre de la réussite du CEP, les partenariats et les échanges entre acteurs de l’accompagnement, l’information et l’orientation auraient pu se développer.
D’après l’étude du Céreq, au niveau national, les opérateurs ont renforcé leurs partenariats mais ce n’est pas toujours le cas à l’échelon régional où l’étude met en avant « la diversité des situations locales ».

Depuis 2014, l’organisation du Service Public Régional de l’Orientation (SPRO) revient aux Régions et c’est à elles de « coordonner les actions des différents organismes contribuant à assurer ce service sur tout leur territoire ». L’étude révèle un « engagement à géométrie variable des Régions ».

Trois modèles types de coopérations régionales sont identifiés, le Cereq rappelle que les configurations varient selon le contexte économique et social des régions :

  • « Quand un service local de l'orientation soutient les dynamiques de coopération »

Dans ce type de configuration, la Région joue un rôle moteur dans l’animation du Service Public de l’Orientation. Elles coordonnent une animation territoriale et impulse « la création de ressources collectives opérationnelles : plateforme téléphonique, portail numérique, statistiques de l’emploi territorialisées, actions de professionnalisation croisées des opérateurs, groupe de travail sur l’ingénierie financière »

  • « Quand les régions ne font plus de l'orientation une priorité »

Cette configuration met en avant le fait que la problématique de l’orientation n’est pas portée politiquement. Mode de fonctionnement identifié dans des régions caractérisée par « un enclavement géographique, une offre formative limitée et un marché du travail peu porteur », les problématiques d’insertion sociale sont priorisées. La politique régionale d’orientation n’est pas animée localement et la communication entre les opérateurs reste peu développée ou principalement bilatérale. Les opérateurs restent centrés sur des « modes d’interventions traditionnels, et le cloisonnement entre les opérateurs en charge de l’insertion sociale et/ou professionnelle (Pôle emploi, Cap emploi et Mission locale) et ceux dédiés à l’accompagnement des salariés (Apec, Opacif) est plus fort qu'ailleurs. »

  • « Quand une problématique locale devient un moteur de coopérations »

Cette troisième configuration révèle des situations locales où la coopération entre acteur est le moteur de mise en œuvre du CEP. L’exemple est ici donné pour des zones rurales ou de montagne : « pour développer une dynamique partenariale autour d’une problématique locale importante : la sécurisation des trajectoires professionnelles des travailleurs saisonniers, avec un enjeu de décloisonnement entre les acteurs du service public de l'emploi (SPE) et ceux relevant du champ des salariés (du fait de la multiplicité des statuts des saisonniers). »

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