Dans la prise en charge des troubles anxieux et dépressifs, l’augmentation des conduites d’évitement et des ruminations mentales peut générer chez le patient une perte de motivation et une diminution des sources de plaisir. Le thérapeute peut parfois se sentir démuni face à l’inaction et la procrastination des personnes accompagnées. L’approche par activation comportementale constitue une méthode d’intervention intéressante qui répond à ces problématiques.
L’activation comportementale peut être définie comme « l’engagement dans des activités, et plus particulièrement l’engagement dans des activités associées à une forte probabilité d’être positivement renforçantes. » (Blairy, Baeyens, & Wagener, 2020, p.85).
Approche thérapeutique brève et structurée, l’activation comportementale permet aux bénéficiaires d’augmenter leur engagement dans des activités adaptatives, mais également un meilleur apprentissage des stratégies de résolution de problème et une meilleure régulation des conduites d’évitement (Dimidjan, 2001)
L’objectif des traitements par Activation Comportementale est de réinstaurer un environnement où les sources de renforcements positifs sont plus stables et diversifiées en augmentant l’engagement dans des activités plaisantes ou dirigées vers un but afin de diminuer les évitements comportementaux. Les techniques d’activation comportementale visent également la réduction des comportements d’évitement cognitifs comme les ruminations en permettant au patient de prendre conscience des cercles vicieux de la rumination et en orientant ses possibilités d’actions vers des comportements porteurs de sens.
Des études sur l’efficacité des TCCE ont mis en lumière le fait que l’activation comportementale est l’une des composantes qui explique le mieux leur efficacité dans le traitement de la dépression (Jacobson et al, 1996). Elle est reconnue comme traitement de référence dans les troubles dépressifs majeurs par l’OMS et le National Health Service (Royaume-Uni). La Haute Autorité de Santé reconnaît l’activation comportementale comme traitement de première intention.
Ces trois jours de formation permettront de présenter les conceptions théoriques récentes de l’activation comportementale ainsi que modèles et moyens d’évaluation de la dépression, des processus d’évitements et des ruminations mentales. Nous nous focaliserons principalement sur la pratique par la prise en main d’un protocole complet, bref et structuré d’activation comportementale, adaptable en entretien individuel ou de groupe.
Ce programme, issu des travaux d’Addis et Martell (2004) a été conçu par les équipes du National Health Service et est considéré comme traitement de référence chez les adultes par le National Institute for Health and Excellent Care (Nice Guidelines), équivalent de la Hautre Autorité de Santé au Royaume-Uni
Traduit et adapté sur le terrain à la population française par Jean-Baptiste Baudier et Céline Baeyens, ce programme est composé de 8 séances individuelles ou de groupe et est centré sur des pratiques validées en activation comportementale, à savoir :
1. L’observation des comportements et de l’humeur associée à ces comportements par le relevé quotidien des activités et de l’humeur
2. La planification d’activités agréables
3. Le repérage des comportements d’évitements et un travail sur l’implémentation de comportements alternatifs par l’utilisation d’outils spécifiques connus sous le terme de TRAP et TRAC (Martell, Addis et Jacobson, 2001).
La prise en main de ce programme guidé pas à pas est simple et rapide et permet une mise en oeuvre quasi-immédiate au retour de la formation.
La formation sera l’occasion d’acquérir les bases théoriques de mise en pratique concrète de ce programme et permettra par l’utilisation de jeux de rôle et de méthodes actives de formation d’expérimenter sa mise en œuvre.