L’ONPV (l’Observatoire national de la politique de la ville) a récemment publié un rapport portant sur la notion de « bien vivre » dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV).
Ce rapport, qui est remis chaque année au Gouvernement et au Parlement, mesure l’écart de développement économique et social entre les QPV et le reste des agglomérations.
Le rapport de 2019 se décline en deux parties distinctes. La première partie, composée de huit études, se concentre sur le cadre et les conditions de vie des résidents des QPV. La seconde présente de courtes analyses statistiques regroupées en une quarantaine de fiches synthétiques. Celles-ci brassent un ensemble de thématiques et s’appuient sur l’analyse d’indicateurs conjoncturels.
L’analyse de ces indicateurs n’apporte qu’une vision partielle de la situation des QPV et met en exergue une persistance des difficultés.
Globalement, les résidents des QPV jugent leur cadre de vie dégradé : moins d’un habitant sur quatre affirme que son quartier est « tout à fait agréable à vivre » (contre 58% dans les autres quartiers des unités urbaines englobantes). D’autres paramètres tels que l’accessibilité à des équipements et services, la mobilité et la santé des habitants sont pris en compte et viennent enrichir les différentes études du rapport.
Toutefois, le rapport met en avant une diminution progressive du taux de chômage depuis 2014, passant d’un taux de 26,7% à 23,4% en 2018. Un taux qui reste néanmoins 2,5 fois supérieur à celui des autres quartiers.
Le taux d’inactivité, soit la situation des personnes n’étant ni en emploi ni au chômage, est particulièrement élevé dans les QPV et dépasse les 40% en 2018 (contre 27% dans les autres quartiers). De plus, 11,3% des personnes inactives sont soit en études soit en formation. Parmi elles, plus d’un tiers des jeunes de 15 à 29 ans sont concernés. Cette part coïnciderait avec le plan d’investissements des compétences (PIC) qui vise à faire bénéficier de parcours de formation 150 000 jeunes des QPV sans qualification.
Zoom sur la région Hauts-de-France :
Pour rappel, la région Hauts-de-France concentre 15% des quartiers prioritaires de France, soit 199 QPV. La population y est élevée car plus d’un habitant de la région sur dix réside en QPV (soit 11,2% contre 7,6% au national). La population y est aussi plus jeune qu’en moyenne régionale (quatre résidents sur dix ont moins de 25 ans).
En ce qui concerne le cadre de vie des résidents, 419 QPV en France présentent des difficultés d’accès à des équipements de la vie quotidienne. La région Hauts-de-France est particulièrement surreprésentée puisqu’elle concentre 23% des QPV carencés. Parmi ces difficultés, l’accessibilité des équipements culturels est notamment identifiée.
Enfin, en région Hauts-de-France, le taux d’écolier de moins de 3 ans est supérieur à la moyenne nationale. En effet, 4 100 élèves de moins de 3 ans ont été scolarisés à la rentrée 2017 dans une école publique relevant de la politique de la ville. Ce nombre est le plus important en France.