Une recherche pilotée par France compétences révèle que les formations en alternance souffrent encore d'un modèle cloisonné opposant théorie et pratique, laissant aux apprenants la charge complexe de faire les liens entre centre de formation et entreprise.
L'étude identifie trois leviers d'amélioration : l'accompagnement renforcé par les tuteurs en entreprise, l'explicitation des usages professionnels par les formateurs, et surtout l'introduction d'espaces "intermédiaires" dans les cursus. Ces espaces prennent deux formes principales : les situations de travail reconstituées ou simulées (STRS) et l'appui à l'analyse réflexive des situations de travail (AARST).
Les STRS (simulations, ateliers, projets, jeux de rôles) permettent aux apprenants de s'entraîner dans un environnement sécurisé avant les périodes en entreprise. L'AARST favorise les retours d'expérience collectifs et aide à conceptualiser l'action professionnelle.
Cependant, plusieurs obstacles limitent leur déploiement : coûts d'équipement, contraintes organisationnelles, cadres réglementaires rigides et surtout manque de formateurs "frontière" maîtrisant à la fois contenus théoriques et pratiques professionnelles. L'étude souligne l'importance de ces acteurs pour éviter que la responsabilité d'articulation ne repose uniquement sur les apprenants.
Recherche menée dans 5 contextes de formation (agriculture, santé, ingénierie, social, bâtiment) du CAP au niveau ingénieur.