Rapport Janin – Hinnekint : 20 recommandations pour lutter contre l’illettrisme dans le cadre de la formation professionnelle

01-11-2019 mins
Share

M. Christian Janin, ancien directeur du Copanef et M. Yves Hinnekint, Directeur général d’Opcalia ont remis à la demande de la ministre du Travail, un rapport contenant 20 préconisations pour lutter contre l’illettrisme, en investissant le champ de la formation professionnelle.

Description longue

Ce rapport désigne 2 publics prioritaires : les 6 % de personnes en situation d’illettrisme en emploi et les 10 % des demandeurs d’emploi concernés.

Il contient également, 20 recommandations pour renouveler et intensifier les politiques de lutte de contre l’illettrisme, avec pour objectif de faire reculer de 20% l’illettrisme par rapport à la dernière enquête IVQ de 2011.

Ces recommandations tendent à s’inscrire en cohérence avec la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, le service national universel et le Plan d’investissement dans les compétences (PIC).

Pour mener à bien cette mission, les rapporteurs ont interrogé plus de 150 personnes. Leurs recommandations s’articulent autour de 4 axes :

  • nommer l’illettrisme et mesurer les résultats,
  • mettre en place une stratégie d’accompagnement adéquate pour chaque personne en situation d’illettrisme,
  • dans l’entreprise, mettre en évidence les coûts de l’illettrisme et accompagner les salariés pour s’en sortir,
  • tirer pour l’avenir les conséquences de ces propositions en matière de gouvernance.

Ce rapport recommande notamment :

  • de renforcer le rôle de l’ANLCI en associant au GIP :les Régions, les Opco et France compétences.
  • de confirmer le réseau des 18 chargés de missions régionaux illettrisme, en pérennisant leur financement, via France compétences,
  • en nommant un correspondant territorial ANLCI pour animer la lutte contre l’illettrisme, via une offre de formation structurée et accessible, en s’appuyant sur le Crefop qui pourrait s’emparer de cette thématique dans le cadre de ses travaux.
  • de s’appuyer sur la certification Cléa et de son volet « évaluation » pour l’utiliser auprès des personnes en activité, en recherche d’emploi ou en insertion.
  • de recenser et de diffuser les outils pédagogiques existants via les associations Transitions pro et les CRIA.
  • d’accompagner plus spécifiquement les apprentis en difficultés avec les savoirs de base,
  • de mettre à la disposition des entreprises, via les opérateurs de compétences, un outil numérique gratuit de pré-diagnostic,
  • d’inscrire l’illettrisme dans la formation professionnelle en demandant à Certif Pro « d’inscrire chaque domaine de Cléa comme bloc de compétences distinct au répertoire spécifique de la certification » et de rendre Cléa accessible gratuitement à tout salarié sans qualification professionnelle.
  • enfin, que l’engagement d’un demandeur d’emploi ou d’un salarié dans un parcours Cléa se fasse sans imputer son CPF.

Premières recommandations retenues par le ministère du Travail

Suite à la remise de ce rapport, Muriel Pénicaud a indiqué retenir dès lors les propositions suivantes :

  • « Faire de l’évaluation préalable CLéA l’outil de référence gratuit pour tous à utiliser par tous les accueillants de personnes en insertion, en recherche d’emploi. CleA et CleA numérique sont des référentiels travaillés en commun par les partenaires sociaux et l’Etat permettant de valoriser les savoirs, savoirs faire et savoirs être relatives aux compétences de base, via un « scoring » de ces compétences ;
  • Elaborer et diffuser un outil de diagnostic pour les entreprises mettant en évidence le coût de l’illettrisme ;
  • Mobiliser les branches et les OPCO pour élaborer des politiques de lutte contre l’illettrisme ;
  • Consolider et développer un réseau de correspondants illettrisme, œuvrant, sous la responsabilité de l’ANLCI, sur l’ensemble du territoire métropolitain ainsi que les DOM. Actuellement, sept régions n’ont aucun correspondant : Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, PACA, Pays de Loire, Corse, Guadeloupe et Guyane ;
  • Mettre en place, de façon pérenne, un outil de mesure de la situation de l’illettrisme en France ;
  • Renforcer le rôle de l’ANLCI en incluant toutes les Régions et tous les OPCO, et en créant un bureau, instance resserrée de gouvernance ».

Sources ANLCI

 

c2rp-c2dossier-lutte-contre-l-illetrisme.jpg, par admin

Un C2dossier consacré à la lutte contre l'illettrisme

Le C2RP publie à l’attention des professionnels de l’emploi, de la formation et de l’orientation, un dossier thématique consacré à la lutte contre l’illettrisme