La VAE inversée

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Initié dans le cadre de la réforme de la VAE, ce dispositif propose d’obtenir une certification ou un bloc de compétences via un parcours personnalisé. Ce parcours conjugue un contrat de professionnalisation assoupli, un accompagnement individualisé et de la formation en situation de travail.

Corps

La « VAE inversée » est une expérimentation initiée par la loi n° 2022-1598 du 21 décembre 2022 portant sur les mesures d’urgences relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi. Cette expérimentation vise à « favoriser l’accès à la certification et à l’insertion professionnelles dans les secteurs rencontrant des difficultés particulières de recrutement ».

Elle poursuit ainsi un double objectif :

  • Permettre à toute personne éligible à un contrat de professionnalisation, âgée de 16 ans et plus, de s’insérer durablement dans un emploi et d’acquérir une certification, qu’elle prenne la forme d’un diplôme, d’un titre professionnel ou d’un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP).

La personne peut viser une certification complète ou partielle, soit un ou plusieurs blocs de compétences.

  • Permettre aux entreprises de répondre à des besoins en recrutement, au sein de métiers et de secteurs en tension.

La « VAE inversée » prend la forme d’un contrat de professionnalisation comportant des actions permettant de faire valider les acquis de l’expérience. Ce dispositif permet de valider les compétences précédemment acquises par le candidat, tout en en acquérant de nouvelles.

Une expérimentation ouverte à 5 000 candidats durant 3 ans

Cette expérimentation cible en priorité les secteurs en tension. Il revient aux porteurs de projets de démontrer dans quelle mesure ceux-ci rencontrent des difficultés particulières de recrutement.

L’expérimentation est ouverte à 5 000 candidats et se conclura le 28 février 2026, date limite de dépôt des candidatures.

Public éligible

Ce dispositif s’adresse à toute personne âgée de seize ans révolus et plus éligible à un contrat de professionnalisation.

Contenu et mise en œuvre du contrat

La durée du contrat de professionnalisation associant des actions de validation des acquis de l’expérience ne peut excéder 36 mois.

Le contrat associe trois modalités d’acquisition des compétences devant s’articuler entre elles :

  • des enseignements généraux, professionnels et technologiques : ils peuvent être réalisés intégralement ou partiellement à distance et/ou en action de formation en situation de travail, au sein d’un organisme de formation ou au sein de l’entreprise notamment lorsqu’elle dispose d’un service de formation interne,
  • une activité professionnelle en entreprise : elle permet au bénéficiaire d’intégrer une entreprise, d’exercer une activité professionnelle et d’acquérir de l’expérience, tout en poursuivant le renforcement des compétences acquises dans le cadre de la composante de formation,
  • un accompagnement à la validation des acquis de l’expérience permettant la valorisation des compétences acquises au cours du contrat ou lors d’expériences professionnelles ou personnelles antérieures.

Le contrat peut comporter des périodes d’acquisition d’un savoir-faire dans plusieurs entreprises.

Prise en charge financière de l’accompagnement

Autre nouveauté par rapport au contrat de professionnalisation « classique », la prise en charge de l’accompagnement ne peut excéder 9 000 € par an et par parcours. Ce montant varie selon la nature de l’accompagnement proposé et les actions entreprises.
Ce montant couvre :

  • les frais de conception et de coordination du parcours (dans la limite de 1 000 €),
  • les frais pédagogiques (dans la limite de 6 000 €),
  • les frais d’accompagnement à la VAE dont les frais d’examen du dossier de recevabilité, les frais d’accompagnement du candidat et les frais de session d’évaluation (dans la limite de 2 000 €),
  • les frais annexes liés à l’hébergement, la restauration, le transport,
  • les dépenses de l’entreprise à destination du tuteur et du formateur en cas de formation en situation de travail. Concernant ces deux derniers postes, leur prise en charge est limitée et inclus dans la péréquation, dans la limite des 9 000 €.

Modalités de candidature des porteurs de projets

Les porteurs de projets souhaitant participer à cette expérimentation (entreprises, branches professionnelles, Opco, consortiums, acteurs de l’emploi, de la formation et de l’accompagnement à la VAE…) doivent adresser leurs candidatures à la DGEFP à l’adresse suivante :
xp-cprovae@emploi.gouv.fr.
Ils sont invités à détailler :

  • les besoins en recrutement et les difficultés rencontrées,
  • la capacité des certifications, blocs de compétences ou qualifications professionnelles à répondre à ces besoins,
  • les modalités de parcours envisagées,
  • les entreprises et structures partenaires (pour le sourcing des candidats, l’établissement des contrats de professionnalisation…),
  • les modalités de financement des parcours,
  • ainsi que la composition de l’équipe en charge du projet.

Après validation du projet par la DGEFP, le contrat sera transmis à l’Opco de référence. Ces contrats seront pris en charge par les Opco au titre de l’alternance.

En cas de non-réponse par la DGEFP pendant deux mois suivant la réception de la fiche projet dûment complétée, il faudra considérer la demande comme rejetée.


Vous consultez le dossier : La validation des acquis de l'expérience - VAE

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