Les différents types de handicap

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Particulièrement subjectif, le handicap est généralement perçu de façon négative et est souvent associé au stéréotype de la personne en fauteuil roulant. La réalité est tout autre : la notion de handicap a en effet beaucoup évolué au fil du temps et recouvre aujourd’hui de nombreuses situations.

Corps

80% des handicaps sont invisibles

85% des déficiences sont acquises après 15 ans

80% des handicaps ne nécessitent aucun aménagement de poste de travail ou de compensation du handicap

 

Handicap moteur

Il recouvre l’ensemble des troubles pouvant entraîner une atteinte partielle ou totale de la motricité, notamment des membres supérieurs et/ou inférieurs (affections ostéo-articulaires, cérébrales, médullaires (moelle osseuse) ou neuromusculaires et autres affections motrices).

Le handicap moteur représente 45% des handicaps.

En France, plus de 8 millions de personnes sont touchées par une déficience motrice. Seules 370 000 personnes utilisent un fauteuil roulant.

Il se caractérise par une capacité limitée pour un individu de se déplacer, de réaliser des gestes, ou de bouger certains membres. L'atteinte à la motricité peut être partielle ou totale, temporaire ou incurable, selon son origine.

Exemples : paralysies, amputations, infirmité motrice cérébrale, myopathie

Techniques de compensation

- Aménagement de poste : siège et table ergonomiques, support de bras articulé

- Aménagement du lieu de travail et de son accessibilité : rampe d’accès…

- Aménagement de véhicule…

 

Handicap visuel

Il concerne les personnes non-voyantes, mais aussi, dans la majorité des cas des personnes malvoyantes.

En France, 1 500 000 personnes sont malvoyantes, 60 000 sont aveugles.

Ses manifestations : « je distingue mal les caractères de mon écran informatique, je lis mal les références en cas de manque d’éclairage… ».

Perte de vision de loin, de près, des couleurs, altération du champ visuel…

Dans le monde du travail, la personne aveugle ou malvoyante présente essentiellement deux types de difficultés :

  • se déplacer,
  • prendre connaissance d’informations écrites.

Techniques de compensation

- Systèmes d’agrandissement

- Synthèse vocale

- Barrette braille…

 

Handicap auditif

La perte auditive totale est rare. La plupart des déficients auditifs possèdent des « restes auditifs » pour lesquels les prothèses auditives apportent une réelle amplification.

La conséquence majeure de la surdité est la difficulté de communication.

Un certain nombre de personnes sourdes utilisent la langue des signes et d’autres la lecture sur les lèvres pour communiquer.

Sur 6 millions de personnes sourdes et malentendantes, seulement 100 000 utilisent le langage gestuel.

La perte d’audition « profonde » et la surdité concerne 3% des malentendants. On parle de perte d’audition profonde au-delà de 90 dB.

Il existe 4 stades de perte d’audition :

Techniques de compensation

Prothèses auditives, rééducation ou aides à la communication (ex. : interprète en langue des signes), systèmes lumineux ou vibrants, téléphone fixe amplifié, SMS, fax ou télécopieur, réseau Internet…

 

Handicap psychique

Il se définit par l'atteinte d'une pathologie mentale entraînant des troubles mentaux, affectifs et émotionnels, soit une perturbation dans la personnalité, sans pour autant avoir des conséquences sur les fonctions intellectuelles. Il a été reconnu grâce à la loi du 11 février 2005.

Les personnes atteintes de difficultés d’ordre psychique souffrent d’un malaise qui peut se traduire, à certains moments, par des comportements déroutants pour les autres, car éloignés des conduites convenues et habituelles.

Exemples

  • Bipolarité (ou trouble maniaco-dépressif) : trouble défini par la fluctuation de l’humeur, oscillant entre des périodes d'élévation de l'humeur, des périodes de dépression et des périodes d'humeur normale.
  • Névrose : affection caractérisée par des troubles affectifs et émotionnels dont le sujet est conscient.
  • Psychose : affection caractérisée par une altération profonde de la personnalité et des fonctions intellectuelles, dont le sujet n’est pas conscient.
  • Schizophrénie : psychose caractérisée par un dysfonctionnement psychique, une perte du contact avec autrui et un repli sur soi.
  • TOC - Troubles obsessionnels compulsifs : le sujet souffre d’obsessions et de compulsions. Les obsessions sont des images ou des pensées récurrentes qui créent de l’anxiété. Les compulsions sont des comportements répétitifs émis en réaction aux obsessions.

Les conséquences possibles d’un trouble psychique, des difficultés à :

  • Avoir une concentration soutenue
  • Maintenir son endurance pendant toute la journée de travail
  • Supporter la pression
  • Gérer son agressivité
  • Respecter les échéanciers
  • Nouer des contacts interpersonnels
  • Accomplir plusieurs tâches à la fois
  • Réagir adéquatement aux critiques négatives
  • Respecter l’horaire de travail
  • Organiser son travail
  • Interpréter les règles sociales, la culture du travail
  • S’ajuster aux changements dans le travail
  • Entreprendre de nouvelles tâches

Techniques de compensation

- Horaires de travail, temps de travail, répartition des horaires, temps de pause

- Organisation du travail : en autonomie, en travail d’équipe organisé, en télétravail, diminution des contacts au public…

 

Déficience intellectuelle

La déficience intellectuelle prive d'une partie des facultés intellectuelles. Elle peut être légère, modérée ou profonde/grave. C’est une difficulté à comprendre et une limitation dans la rapidité des fonctions mentales.

On compte 700 000 personnes souffrant de déficiences intellectuelles.

Elle peut affecter la mémorisation des connaissances, l’attention, la communication, l’autonomie sociale et professionnelle, la stabilité émotionnelle et le comportement…

Ses manifestations

Difficultés à acquérir des connaissances, à nouer des relations avec l’environnement et à être autonome dans une situation de travail sans consignes strictes et tâches répétitives.

A noter : la déficience intellectuelle ne peut pas être guérie. Le fonctionnement général d’une personne qui présente un retard mental peut être amélioré si cette personne reçoit un soutien adapté et évolue dans un cadre favorable. Ses capacités se développent mieux si elle est placée dans un environnement riche en stimulation, comme peut l’être l’entreprise.

Techniques de compensation

- Répétition des instructions de mise en route d’une nouvelle tâche

- Décomposition des consignes plus complexes

- Aides mémoire avec schémas pour certains travaux

- Supervision et contrôles plus systématiques

- Encadrement intensifié…

 

Maladies invalidantes

Ce sont des maladies qui, de par leurs effets sur l'organisme, peuvent générer un handicap, et évoluer dans le temps. Elles peuvent provoquer une gêne conséquente pour les activités de la vie quotidienne ou professionnelle et faire l’objet de traitement médical suivi et régulier de longue durée et de règles de vie appropriées, impactant l’emploi, son organisation et sa maîtrise.

Elles peuvent être momentanées, permanentes ou évolutives. Les maladies invalidantes ont pour conséquence une restriction d’activité, en termes de mobilité ou de quantité de travail à fournir, en durée ou en intensité.

Exemples : VIH, asthmes, allergies, rhumatismes, maladies cardiovasculaires, maladies infectieuses ou auto immunes, épilepsie, diabète, mucoviscidose, sclérose en plaque, le cancer, les troubles musculo-squelettiques…

Techniques de compensation

- Allègement d’horaires, phases de repos

- Réorganisation et allégement des tâches

- Auxiliaires professionnels / aides humaines pour les soins médicaux…


Vous consultez le dossier : L'emploi et l'accompagnement des personnes en situation de handicap

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